Chacun sa place ? Le lien avec les sages-femme est l’une des questions qui me revient régulièrement.
Je ne suis pas sage-femme mais un jour peut-être. J’ai beaucoup d’admiration pour ce métier et les femmes qui l’incarnent. En même temps j’ai aussi beaucoup de tristesse pour les conditions dans lesquelles elles travaillent, pour le manque de considération et de reconnaissance qu’elles peuvent recevoir notamment dans le milieu médical. L’histoire de cette profession est bouleversante et révoltante et nous renvoie à la place des femmes, des enfants et de la vie dans notre monde.
Je m’engage volontiers à leur côté pour les combats menés pour la reconnaissance de leurs compétences et une amélioration de leurs conditions de travail qui ne leur permettent pas d’exercer leurs fonctions ; comment être présente (force de présence), quand elles sont seules avec 3 femmes qui accouchent ? Comment prendre le temps d’écouter lorsque les RDV sont chronométrés ? … Et comme partout la diversité est là. Certaines sage-femme ne correspondront pas à certains parents, d’autres si. Certaines seront moins aimables, plus drôles, moins attentionnées, plus guidantes,… certains jours elles seront plus moroses, d’autres joyeuses…
Autrefois, il était rare que les mamans accouchent avec la seule présence d’une sage-femme. Il pouvait y avoir une seconde sage-femme, une mère, une sœur… Certaines femmes aiment/souhaitent se sentir entourées par plusieurs femmes, vivre une naissance avec un aspect social/sociétal, une transmission, un rite ? Nous pouvons le lire de différentes manières. Aujourd’hui je fais partie de ces femmes qui sont là à côté de, au service de.
Jusqu’à présent j’ai toujours été à côté de la sage-femme pour les parents. Un duo présent avec chacun une mission différente et complémentaire : pas de hiérarchie, pas de conflits, de la collaboration et une énergie mise en commun. MERCI. C’est comme cela que je veux continuer.
Une des sage-femmes avec qui je suis en lien m’a avoué que lorsqu’elle était à l’hôpital, elle pouvait parfois ressentir de l’amertume pour ces femmes qui venaient soutenir les parents. Cela aurait dû être elle, cela faisait partie de ses missions… mais dans les faits, elle ne pouvait leur apporter ce que cette femme, de part leur histoire commune, les échanges et le lien tissé avec les parents, offrait. Aujourd’hui elle voit cela comme une chance de permettre aux parents de bénéficier de compétences et de personnalités diverses lors de leur grossesse, leur accouchement et pour la suite.
LES FEMMES ONT LE DROIT DE CHOISIR.
Finalement, je crois que pour moi le plus important c’est d’offrir la possibilité aux femmes/ aux couples de choisir ce qu’elles/ils souhaitent autour de cet être à venir. Un médecin ? Un gynécologue ? Une sage femme ? Une consultante ? Une doula ? Être seule ? Respecter leurs choix et ensuite être là, avec notre être, notre présence ENSEMBLE POUR EUX.